Une semaine (du 13 au 17 septembre 2022) dédiée à une réflexion profonde sur les enjeux et les implications territoriales du changement climatique sur la mobilité durable au Sénégal, c’est cette décision que les ministres Oumar Gueye, des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires et Mansour Faye, ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement ont convenu lors de la signature de convention de partenariat, pour l’organisation de ladite semaine. C’était le 15 avril 2021, au 10ème étage du building du gouvernement du Sénégal. Les acteurs de ce partenariat sont le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (CETUD), la Coopération pour le Développement et l’Amélioration des Transports urbains et périurbains (CODATU) et l’Association Climat Chance.
Les négociations internationales de la COP21 à Paris en décembre 2015 ont fait progresser des objectifs communs (maintenir l’augmentation de la température sous la barre de 2°C) et ont planifié les contributions volontaires des États. Avec une forte recommandation relative à l’engagement de planifications nationales et l’implication ambitieuse des territoires dans la réalisation de ces objectifs. Ainsi, la baisse d’échelle (sous la barre des 2° C) des objectifs climatiques dans les politiques territoriales n’est pas acquise et le changement climatique à venir n’est pas encore endigué. Or, au-delà̀ de 2° C d’augmentation de la température, les scientifiques considèrent que les évènements extrêmes se multiplieront et qu’il sera bien plus difficile de s’adapter. C’est tout le sens de l’intervention de Mansour Faye soulignant « l’importance de la participation des collectivités territoriales dans la lutte contre les changements climatiques, notamment l’émission de gaz à effet de serre ». Or, du point de vue économique, « si l’on ne se prépare pas au changement climatique, il induira des dommages et des coûts bien supérieurs à l’effort d’anticipation» informe Oumar Gueye, son collègue des Collectivités territoriales.
Concernant la mobilité́, l’adaptation dès maintenant est rendue indispensable par la longue durée d’utilisation des réseaux et matériels de transport. Pour lutter contre les changements climatiques, notamment l’émission de gaz à effet de serre, il faut décongestionner certaines villes comme Dakar. «La ville de Dakar, qui concentre 80% de l’économie nationale, étouffe avec une superficie représentant seulement 0,3% du territoire national et une population de 3,7 millions d’habitants », a expliqué M. Gueye, ajoutant que « pour stopper ces dynamiques ascendantes au niveau de la population, des solutions ont été trouvées à travers le Plan national d’Aménagement et de Développement territorial (PNADT) ». En réalité, il s’agit de faire évoluer le système de transport pour qu’il soit moins vulnérable, plus résilient, mais aussi plus adapté et adaptable au changement climatique. La réflexion portée par le CETUD coïncide donc avec les orientations du PNADT dans sa volonté d’ériger des métropoles d’équilibre, régionales et la métropole internationale (Dakar) pour faire respirer la métropole internationale Dakaroise.
D’après le ministre en charge des Collectivités territoriales, la recrudescence des phénomènes climatiques comme les cyclones, la canicule, les tempêtes et les inondations qui impactent les villes et les campagnes impose une articulation entre les politiques du transport et l’aménagement du territoire.
En tant que ministère d’interface entre les niveaux national et infranational, le Département des collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires est bien placé pour jouer le même rôle d’interface entre le niveau international, les entités nationales chargées du changement climatique et le niveau local. Cet évènement à caractère international donnera l’occasion aux différents acteurs de mieux s’imprégner des innovations et des décisions majeures à haute portée internationale, pour mieux soutenir l’action locale en faveur du climat pour une mobilité durable.